Recueil du besoin
Cet état des lieux a permis de poser les bases techniques et organisationnelles pour le développement futur du projet. À partir de cette première itération, la compagnie La Spirale souhaite cerner les enjeux de recherche et de développement à venir pour la Machine-à-Jouer.
Clarification du verbatim
Cette clarification permet de reformuler une demande en séparant deux aspects : la problématique (question initiale) et la solution envisagée.
Question initiale
Comment développer la Machine à Jouer, assurer sa pérennité et favoriser son adoption pour d’autres œuvres et par d’autres équipes artistiques ?
Solution initiale
Décliner la Machine à Jouer en deux versions
- V2, une version légère pour un usage domestique avec des téléphones portables.
- V3, une version adaptée aux représentations avec plus de 20 joueurs.
Solution initiale implicite
L’orientation initiale privilégie la déclinaison en plusieurs versions distinctes plutôt qu’une généralisation de l’outil.
D’un côté une piste V2, un théâtre sous la forme d’un jeu-de-société, avec une visée tout public et dont l’objectif à terme est la commercialisation d’un produit fini et autonome, avec la nécessité de réfléchir à son cycle de vie et à son déploiement.
De l’autre une piste V3, une nouvelle itération du théâtre prêt-à-jouer pour un contexte professionnel de spectacle vivant, avec une liberté d’évolution des technologies pour s’aligner sur de nouveaux objectifs.
L’étude porte sur les deux attendus mais couvre principalement les évolutions de la Machine à Jouer dans un contexte professionnel de spectacle vivant (V3). De son côté, le développement du théâtre jeu-de-société (V2) nécessitera encore d’être clarifié, particulièrement dans son format de déploiement (usage personnel ou installation en lieu public) et dans le positionnement du porteur qui n’est pas une entreprise de jeu de société.
Attendus de la production
flowchart LR
jauge(Augmenter la jauge du public)
tech(Viser la participation de 20 joueurs en simultané)
format(Formaliser une notation pour faciliter la transmission)
autonomie(Bâtir une infrastructure robuste et réutilisable)
comu(Construire une communauté autour de l’outil)
smartphone(Usage du smartphone personnel)
comp(Assurer la compatibilité avec tous les appareils)
diffusion(Pérenniser un format de diffusion)
parc(Accessible depuis le réseau mobile 3G/4G/5G)
prod(Attendus de la production)
prod-->jauge
prod-->smartphone
smartphone-->comp
prod-->diffusion
smartphone-->parc
diffusion-->comu
diffusion-->autonomie
jauge-->tech
diffusion-->formatAugmenter la jauge du public
Réunir les conditions techniques pour atteindre des jauges plus importantes dans les créations de théâtre prêt-à-jouer, en visant la participation de 20 joueurs.
Usage du smartphone personnel
Assurer la compatibilité avec tous les appareils.
- Écarter la piste d’une application mobile, lourd à maintenir
- Prévoir un système de secours avec des appareils fournis par l’équipe
- Réduire la dépendance à un parc de téléphones, mais prévoir un système de secours avec des appareils fournis par l’équipe
Diffusion du format
Transmission du dispositif à d’autres équipes
- Création d’une interface de gestion simple pour les auteurs et techniciens
- Standardisation des protocoles pour faciliter la transmission
- Construire une communauté d’utilisateurs et de développeurs autour de l’outil
Rencontre des parties prenantes
L’objectifs de ces entretiens était triple. D’abord, mieux cerner ce qui fonde le travail (ses temporalités, ses outils, le lien avec le collectif), discuter des perspectives à venir en élucidant les attentes spécifiques de chaque poste et enfin, noter les éventuels freins qui pourraient être perçu.
Entretiens menés
Entretiens de cadrage
- Jean Boillot, commande du projet, rôle de metteur en scène
- Jacques Hoepffner, conception technique du projet
Entretiens semi-directifs
- Mathieu Chamagne, rôle de créateur, expertise technique
- Marc-Antoine Cyr, rôle d’auteur
- Perceval Sanchez, rôle de régisseur
Rôle de créateur
Relation avec les auteurs
J’ai eu peu de contact direct avec eux. Pour Artefact, nous avons travaillé plus étroitement. Il a fallu du temps pour qu’ils comprennent pleinement les contraintes et possibilités du dispositif. Les premiers textes écrits n’étaient pas toujours bien adaptés, ce qui a nécessité plusieurs ajustements. Il y avait une vraie collaboration entre technique et écriture. MC
- Importance d’une relation de proximité auteurs/créateurs
Augmentation de la jauge
Chaque casque supplémentaire augmente la charge sur le système. On est déjà à la limite des ressources disponibles. En revanche, sur un dispositif plus simple basé uniquement sur les smartphones, il n’y aurait pas de contrainte technique majeure. Le vrai défi serait l’écriture : gérer des interactions pour 20 personnes, c’est un casse-tête scénaristique. MC
- Pour la Machine-à-Jouer, l’augmentation de la jauge n’est pas un défi technique, mais artistique. Pour Artefact, l’augmentation de la jauge passe par son autonomie.
Temporalités d’écriture
Artefact s’est fait en quelques mois, dans un cadre plus structuré avec une deadline imposée. L’écriture a été influencée par le fait que le dispositif était déjà fonctionnel, ce qui a simplifié l’adaptation. À l’inverse, dans L’Arbre de Mia, les auteurs ont écrit sans vraiment voir le dispositif, ce qui a entraîné de nombreux allers-retours et ajustements. MC
- Mieux cerner les capacités techniques du dispositif avant les phases d’écriture
Dissocier dispositif/œuvre
Cela ne me dérange pas qu’un dispositif naisse avec une œuvre et ne soit pas réutilisé ailleurs. J’ai souvent vu des outils spécifiques créés pour un projet précis, qui ne trouvent pas forcément d’usage ultérieur. Cela ne signifie pas que le travail est perdu. Parfois, des fragments sont réutilisés dans d’autres contextes, mais il faut un accompagnement technique important. MC
- Assumer la forte corrélation entre un dispositif et une œuvre
Rôle d’auteur
Processus d’écriture
L’écriture s’est déroulée en trois phases. Chaque auteur écrivait individuellement une partie du texte. Puis les textes étaient mis en commun et ajustés collectivement. Enfin une relecture et des modifications finales étaient apportées. Nous utilisions un Google Doc partagé, ce qui permettait une réécriture fluide. Chacun se chargeait d’une scène ou d’un passage spécifique, puis nous les confrontions ensemble, ajustions les dialogues et retravaillions les séquences jusqu’à obtenir une cohérence totale. MAC
- Pertinence d’un outil collaboratif d’écriture
Intégration du texte dans le dispositif
Un défi majeur a été la gestion du texte dans le système informatique. L’écriture devait être adaptée aux contraintes techniques, et l’équipe technique devait constamment ajuster les paramètres pour garantir une fluidité dans le jeu des acteurs et des spectateurs. MAC
- Réduire la friction glisser des choses dans la machine. Trop couteux quand y’avait des gros changements pour re-générer le script.
Temporalités d’écriture
Chaque acte était écrit, puis mis à l’épreuve lors de résidences. Nous avons procédé en plusieurs étapes. L’acte I a été écrit en premier et testé en résidence. Puis l’acte II a nécessité plusieurs ajustements après des retours des tests en conditions réelles. Enfin l’acte III, dans sa première version, ne fonctionnait pas bien et a été complètement réécrit juste avant Avignon. Nous avons dû adapter certains passages en fonction des réactions des joueurs et des contraintes techniques. MAC
- Mieux cerner les capacités techniques du dispositif avant les phases d’écriture
Importance du topeur
Perceval, en régie, joue un rôle essentiel en orchestrant les interactions entre le texte et le dispositif technique. Initialement, chaque joueur devait valider ses répliques manuellement, ce qui nuisait à la spontanéité du jeu. Ce dispositif a été abandonné au profit d’un contrôle plus fluide par la régie. La gestion des temps et des enchaînements était cruciale pour conserver une dynamique de jeu naturelle. MAC
- Nécessité d’un topeur pour une expérience naturelle
Rôle de régisseur
Temporalités et planification
Les actes sont venus à des moments différents : d’abord l’acte I et II, puis des ajustements sur le premier, et enfin l’acte III. Chaque laboratoire de recherche durait une semaine, avec une journée pour installer et une demi-journée pour démonter, ce qui nous laissait peu de temps en présentiel pour avancer. PS
- Temps suffisant pour l’installation et le développement technique avant les tests avec le public.
- Périodes de travail prolongées (idéalement plus de 10 jours) pour permettre un développement approfondi.
- Gestion efficace du planning pour éviter la pression et permettre des ajustements techniques.
Retours et ajustements
Oui, après chaque journée et après les tests, avec aussi un échange avec le public. Ensuite, on faisait un dernier débrief entre nous pour ajuster des éléments rapidement. À la fin de la semaine, Jean transmettait nos retours aux auteurs. On s’est parfois permis de faire des coupes sans leur en parler au début, quand on voyait que certaines parties étaient trop lourdes ou inefficaces. PS
- Collaboration étroite avec les auteurs pour des retours rapides et des ajustements du texte en fonction des besoins techniques.
- Débriefings réguliers avec l’équipe pour évaluer ce qui fonctionne ou non.
- Présence des auteurs lors des phases de test pour faciliter les modifications nécessaires.
Outils collaboratif
Nous n’avions pas de lieu d’échange commun au départ, mais rapidement, un texte partagé est apparu. Cependant, tout le monde ne le consultait pas régulièrement. Ce n’était pas vraiment un outil d’échange. PS
- Non-pertinence d’un outil collaboratif
Pérennisation du format
J’aimerais un modèle open-source. Puisque c’est un projet financé par des fonds publics, il me semble normal qu’il soit accessible. PS
- Importance d’un modèle économique vertueux